Le Prix du Professorship in New generation management a récompensé un travail de recherche visant à mieux comprendre comment les écrans influencent notre façon d’appréhender le monde.

Le Prix KPMG du nouveau Professorship in New generation management a été décerné à Merwane Eddahbi, pour son mémoire de Master in Management (MiM) soutenu sous la direction du professeur Ghislain Deslandes et intitulé « Esprit & écran : Comment les écrans ont modifié les formes du (conce)voir ». D’après lui, quels que soient les marqueurs chronologiques qu’on s’emploie à utiliser pour définir la génération Z, celle-ci est caractérisée par sa proximité avec la technologie et « à l’inverse de celles qui l’ont précédée, est née parmi les écrans ».

« C’est de l’écran en tant que dispositif technique généralisé que traite ce mémoire, qui je pense a l’originalité, au sein d’une école de management, d’aborder son objet via le prisme des humanités : il y est plus particulièrement question de sa relation avec l’esprit, de la façon dont les écrans ont bouleversé à tout jamais notre façon de concevoir le monde environnant, explique le gagnant. C’est à ce titre qu’il me paraît pertinent au moment de traiter de la génération Z, en cela qu’elle est, de façon paradigmatique, celle qui est née dans un monde où les écrans la précédaient : dans la lignée des travaux de Stéphane Vial sur le numérique, il s’agissait de montrer que chaque individu est aussi et peut-être avant tout le produit de la technologie qui l’environne, le porte et le constitue à partir du moment où il prend emploi dans le monde. En ce sens, l’expression digital natives est éminemment signifiante, et c’est ce critérium qui pour moi doit précéder toute réflexion sur la Génération Z, bien avant les considérations relatives à, par exemple, l’engagement politique ou la mobilité de ses membres. Comprendre l’écran, comprendre la façon dont il a pu modifier notre regard sur le monde et sur nous-mêmes, c’est donc mieux comprendre la génération née à travers lui et au sein de qui elle ne cesse, à l’ère des réseaux sociaux, de se miroiter ».

Merwane Eddahbi soutient que comprendre la logique de nos rapports aux écrans, c’est comprendre la génération qui s’est constituée par eux et autour d’eux : « Ce travail m’a permis de comprendre avec une acuité nouvelle le pouvoir d’attraction que les écrans du numérique pouvaient opérer sur nous, à un niveau physique et psychologique ; il m’a permis de voir que le "bain technologique" dans lequel nous vivons façonne notre personnalité et nos consciences, ce qui vaut plus que jamais pour les digital natives ; en le rédigeant, j’ai également pris conscience de la nécessité de mettre fin au paradigme dualiste d’une réalité hors des écrans et d’une virtualité in les écrans, paradigme caduque qu’il faut remplacer par une conception hybride de la réalité pour comprendre comment les millenials appréhendent le quotidien ».

« Ce remarquable travail apporte une contribution importante sur les "digital natives" et leurs rapports aux écrans », a commenté David Chekroun, le Directeur Scientifique du Professorship KPMG in New generation management.

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