Les 12 et 13 octobre derniers, ESCP accueillait la 6è édition des Journées Nationales du Management, organisée par le groupe « Économie et gestion » de l’Inspection générale de l’éducation nationale, du sport et de la recherche, en collaboration avec la direction générale de l’enseignement scolaire.

Avec un thème « Reconsidérer les espaces : quels défis pour les organisations ? », les journées ont été riches en échanges.

À l’agenda de ces rencontres, un atelier « Distribution 4.0 : quels défis à relever dans le monde d'après ? » avec la participation du Professeur Olivier BADOT, Directeur scientifique de la Chaire ESCP BearingPoint "Retailing 4.0" pour aborder les impacts possibles de la pandémie sur le commerce de détail.
Sur la base d'une analyse structurelle des grandes évolutions du commerce et du e-commerce et en tenant compte des premières données disponibles relatives à la crise sanitaire de 2020 et 2021, Olivier Badot a proposé un corps d'hypothèses sur les impacts possibles de la pandémie sur le commerce de détail. Il en a évalué, en l'état des connaissances et toutes choses étant égales par ailleurs, la probabilité de réalisation. Il a complété ce tableau prospectif par les enjeux associés à ces hypothèses pour les différentes parties prenantes du secteur du commerce et de la distribution. 

Philippe MOATI, Économiste, Professeur à l'Université Paris et cofondateur de l'Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) a quant à lui challengé la question suivante : « Et si la principale menace qui pèse sur le commerce physique n'était pas le e-commerce ?»,
Alors que les marchés de consommation sont installés dans un sentier de croissance lente, le développement régulier du e-commerce pèse sur la dynamique du commerce physique. 
Et par un banal effet de base, le manque à gagner est appelé à croître inexorablement. 
Pourtant, la concurrence du e-commerce est loin d’être la seule menace qui pèse sur les acteurs du commerce physique. Les leaders mondiaux du e-commerce ont développé une approche radicalement nouvelle pour satisfaire les besoins des consommateurs et leurs ambitions dépassent de beaucoup le commerce électronique pour s’étendre au commerce physique et, au-delà, à de multiples pans des modes de vie (des divertissements numériques à la santé). Ils disposent pour cela de ressources considérables. À cette menace s’ajoute une autre, aujourd’hui encore plus discrète : la marche vers une économie de l’usage qui remet en question la nécessité de la propriété. Le défi pour les acteurs du commerce physique ne se limite pas à la digitalisation et à l’omnicanalité. C’est à la nécessité d’une révision de leur modèle économique qu’ils sont invités à travailler… rapidement.

Enfin, Michel Edouard LECLERC, Président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a contribué aux débats sur un sujet qui lui tient à cœur : la préparation des équipes aux transformations du secteur et à l'évolution des métiers.
Michel-Edouard LECLERC est revenu sur les grands défis qui attendent le commerce, et l'accélération qui découle tant de la crise du Covid que de l'évolution même de la société : logistique, offre, marketing, urbanisme... En quelques mois, le cadre qui régit le commerce aura énormément évolué. Si nombre de mesures ne sont pas nouvelles, rares sont les secteurs économiques à être sommés de s'adapter en un temps si bref et de manière si profonde. Législateur et consommateur mettent la pression sur les commerçants, tout en ayant des demandes contradictoires, notamment sur les prix. 
 

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